- débagouler
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• 1547; de dé- et a. fr. bagouler « parler inconsidérément » → bagout1 ♦ V. intr. Pop. et vx Vomir.2 ♦ V. tr. Fam. Proférer (une suite de paroles, souvent désagréables). « On va recommencer [...] à débagouler les mêmes inepties » (Flaubert).Synonymes :- déballer (familier)- débiter- déblatérer- raconter⇒DÉBAGOULER, verbe trans.A.— Vulg. Vomir. Synon. usuel, également vulg. dégueuler.B.— Au fig., pop. et péj. Proférer une suite de paroles (avec l'idée de précipitation et d'abondance). Il débagoula un torrent d'injures (Ac. 1878, 1932). Des hâbleurs, débagoulant, tout haut, des plaisanteries massives (HUYSMANS, En mén., 1881, p. 31) :• [L'hercule forain] arrondit (...) en guise de porte-voix, les mains autour de sa gueule, et débagoula l'annonce! À son avis, il n'avait jamais mieux remué la langue. Ohé! Voici, voilà! Les mots lui montaient du cœur aux lèvres que c'était un plaisir; il n'en revenait pas de surprise, ah! nom d'un chien! Il jacassa plus d'un gros quart d'heure sans se reprendre, ...CLADEL, Ompdrailles, 1879, p. 117.— Emploi abs. Notre ami le P. Didon qui débagoule sur le divorce et le mariage! (FLAUB., Corresp., 1879, p. 343).Prononc. et Orth. :[debagule]. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1re moitié XVIe s. intrans. « proférer des propos injurieux » (Traduction de Térence, 1, f° 204 r° ds GDF. Compl.); 1547 trans. (Navigat. du Compaignon a la bouteille, Comment Bringuenarillis feit crier ds GDF. Compl.). Dér. de l'a. fr. bagouler « railler grossièrement » (v. bagout); préf. dé-. Fréq. abs. littér. :15.DÉR. Débagoulage, subst. masc.,[Correspond au sens B]. pop. et vieilli. Suite ininterrompue de paroles. Un débagoulage artistique indélicat (...) pour briller (FLAUB., Corresp., 1869, p. 172). Le débagoulage à dîner de vingt, de trente anecdotes (GONCOURT, Journal, 1895, p. 763). Rem. Certains dict. attestent (FRANCE 1907, ROB., Lar. Lang. fr.) débagouleur, euse, subst. pop. et vieilli, surtout empl. au masc. Personne qui débagoule. Synon. bonimenteur. — [
]. — 1re attest. 1869 (FLAUB., loc. cit.); de débagouler, suff. -age. — Fréq. abs. littér. : 2.
BBG. — Ac. FR. Dict. de l'Ac. Banque Mots. 1973, n° 5, p. 98. — PIGNON (J.). À Propos de bedolle et de débagouler. Fr. mod. 1943, t. 11, p. 191. — SAIN. Sources t. 1 1972 [1925], p. 224; t. 2 1972 [1925], p. 134.débagouler [debagule] v.ÉTYM. Déb. XVIe; de 2. dé-, et anc. franç. bagouler « se moquer vulgairement ». → Bagou.❖1 V. intr. Pop. et vx. Vomir.2 V. tr. (1547). Fam. Proférer. || Débagouler des injures.1 On va recommencer à faire les mêmes sottises (…) à débagouler les mêmes inepties !Flaubert, Correspondance, IV, p. 63.♦ Absolt. || Débagouler sur qqch. : parler sans s'arrêter, en général de manière péjorative, offensante.2 (…) toujours parlant, débagoulant, levant pour des toasts inouïs un verre vide au pied cassé (…)Ed. et J. de Goncourt, Manette Salomon, p. 88.♦ Par ext. Émettre (des paroles) de manière intarissable. || Débagouler des histoires vulgaires, des injures. — (Sujet n. de chose). → Bonisseur, cit. 2. || La radio débagoule ses âneries.❖DÉR. Débagoulage, débagouleur.
Encyclopédie Universelle. 2012.